Dans ce court édito, je m'interroge sur les actions dites de marketing de Google, vis-à-vis de nos députés ou de leurs assistants parlementaires... Compte tenu de la catégorie de personnes à laquelle s'adresse ce type d'événement, ces actions dites de lobbying, que je qualifierais pour ma part de corruption légale, peuvent avoir des conséquences importantes sur les législations de régulation du numérique, mais aussi sur les prescripteurs que peuvent être ou devenir assistants parlementaires et député... Ne serait-il pas temps de mettre de l'ordre dans ces modes de fonctionnement? De mettre de la transparence?
A vous de réagir!
#souveraineténumérique #Google #lobbying #corruption
Cette question peut paraître provocatrice, cependant elle doit être posée ! En effet, les géants du numérique américains mais pas seulement, ont bénéficié d’une tolérance par rapport aux autres secteurs de l’économie qui leur ont permis de créer de consortium trustant des pans entiers sinon la totalité de l’économie numérique, les mettant non seulement en situation de quasi monopole, mais leur ayant permis d’amasser une puissance financière que bien des états leur envieraient…
Cette puissance financière leur permet d’une part d’avoir des bataillons d’avocats spécialisés qui leurs permettent de contrecarrer et tourner à leur avantage toute loi de protection et régulation, ayant au final pour effet d’asphyxier les petits acteurs, ce qui n’es évidemment pas l’objectif initial…
La seconde utilisation est une puissance marketing et lobbying indécent qui s’apparente d’ailleurs plus à de la corruption légale qu’autre chose. Par exemple, trouvez-vous normal que Google puisse inviter des assistants parlementaires à un afterwork pour les initier à l’intelligence artificielle ? Petits fours et boissons gratuites dans l’espoir d’avoir un accès privilégiés à nos députés… Bien entendu, l’organisation se fait par une société de conseil marketing et l’événnement se fera dans les locaux de Google, le tout avec un intervenant Google qui présentera la vision Google de l’utilisation de l’IA (un tel afterwork s’est tenu à ma connaissance le 27 septembre dernier, ou tout du moins des invitations ont été envoyées…)
Je trouve que ces pratiques devraient être encadrées ! En effet, elles peuvent non seulement avoir un impact sur la législation régulant le numérique, ce qui est déjà en soi un sujet de préoccupation, mais on peut s’inquiéter sur les impacts sur la commande publique de potentiels prescripteurs..
Face à ces questionnements, d’autres secteurs importants comme la santé ont trouvés une réponse que je trouve pertinente puisqu’elle concerne la loi anti-cadseau et transparence qui concerne les professionnels de santé. Je sais que certains trouveront que le parallèle est tiré par les cheveux, cependant, je trouverais tout à fais normal que toute opération marketing ayant pour cible des fonctionnaires, des représentants natinaux ou leurs collaborateurs ainsi que le gouvernement ou leurs collaborateurs soient tracés et rendue publique.
Comme dans la loi transparence santé, tout déjeuner dit d’opportunité avec l’une de ces catégories soit interdit. Tout repas, financement à un congret, événement (comme un afterwork) doit être déclaré par l’entreprise sous peine d’amende conséquente, et l’ensemble devra être publié sur un site gouvernemental (sur le principre du site Transparence Santé). Cela permettra de regarder les décisions et votes effectués par les députés en fonction des liens d’intérêts qu’ils auront eu avec telle ou telle entreprise. Ce principe pourrait être étendu à d’autres secteurs industriels, sait-on jamais..
Je suis curieux de recueillir vos pensées et réflexions devant cette attaque en vue de mettre à mal la défense de nos intérêts de citoyens, car nous ne sommes pas seulement des consommateurs… Et que pensez-vous de la solution proposée ? En espérant, qu’un de nos élus ou plusieurs se saisissent de cette problématique !
Emmanuel MAWET