Suite à la commission d'enquête parlementaire sur les raisons de la perte de notre souveraineté énergétique, on est en droit de se poser des questions sur d'autres axes industriels importants.
Le numérique est la nouvelle révolution industrielle et les emplois du futurs. A-t-on pris la mesure des enjeux et s'est-on assurer de notre souveraineté sur les infrastructures nécessaires au numérique, que sont les réseaux télécoms?
Y-a-t-il des failles? Voici un édito qui ouvre la discussion!
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Éditorial du numérique – 8 mai 2023 – Souveraineté et réseaux télécoms
La commission d’enquête parlementaire sur les raisons de notre perte de souveraineté énergétique, a mis en lumière des errances de la part de nos gouvernants et manque d’anticipation et de visions stratégiques. Ces manquements observés sont selon mon point de vue de deux types, des errances politiciennes, et aussi une croyance dans l’effet bénéfique du libre marché et de la concurrence à tous crains ! Cependant pour certains secteurs économiques, il serait aussi judicieux afin de permettre une vision à long terme, d’engager des investissements structuraux importants et que l’état joue pleinement son rôle organisateur.
Quels enseignements tirer de cette commission d’enquête, pour d’autres secteurs stratégiques. Le numérique est désormais un élément vital pour le bon fonctionnement de nos sociétés. Et nous avons tendance à l’oublier, mais le numérique nécessite pour fonctionner de nombreuses infrastructures, dont les réseaux télécoms, 5g, 4g, réseau fibre et réseau cuivre (résiduel?)… La guerre ne Ukraine a d’ailleurs rappeler la vulnérabilité de nos infrastructures câbles sous-marins face à des actes de sabotages, et il est à rappeler que 99% de notre trafic internet passe par le réseau physique de câbles sous-marins (Le jdd - 22-10-2021)...
Il serait donc intéressant de se pencher sur la question, et de vérifier que les bonnes décisions sont prises pour assurer notre souveraineté dans ce domaine aussi et prendre les éventuelles dispositions si ce n’est le cas.
En effet on peut se poser les quelques questions suivantes :
- Les fournisseurs télécoms investissent-ils suffisamment pour s’assurer de la résilience suffisante des infrastructures avec la bonne dose de redondance ? Cette question est importante car l’entrée de la concurrence sur ce marché s’il a été bénéfique en termes de coûts pour le consommateur, a-t-elle permis de s’assurer que les acteurs du domaine avaient les reins suffisamment solides pour s’assurer de la solidité de nos infrastructures ? Quelques événements récents sèment cependant le doute : black-out des appels d’urgence, sabotage de fibres qui perturbent sévèrement le service rendu, etc.
- Les questions de dépendance de nos infrastructures numériques avec nos infrastructures électriques. En effet comment gérer le risque lié à des délestages voir un black-out de notre réseau électrique sur le bon fonctionnement de notre réseau télécom ? La question n’est pas de simple rhétorique, en effet l’Allemagne a frôlé le black-out électrique et seule une partie des 33000 tours mobiles opérées par Deutsche Telekom possède un système électrogène de secours (Révolution Énergétique)… La question se pose bien entendu pour la France.
- Une autre question, nos grands opérateurs Télécoms resteront-t-ils français, question cruciale pour garder un minimum de souveraineté ! Question de pure rhétorique ? Non, l’ancien patron de France Télécoms (Orange) avait reconnu qu’il avait été envisagé un rachat par Deutsche Telekom en 2013, cela interroge, surtout que de nouvelles rumeurs de fusion ont été démenties en 2019 par Orange Et Deutsche Telekom. Même si depuis la situation a changé, peut-on imaginer que des acteurs publics et gouvernementaux, comme notre Président, qui ont toujours préféré vendre les bijoux français aux étranger ait réellement changer de fusil d’épaule, et ce malgré les discours désormais sur la reconquête de nos souverainetés ? « Parole, et parole... »
Dans ce court édito, je ne fais qu’effleurer le sujet, poser quelques questions qui me semblent pertinentes. J’espère qu’elles permettront le début d’une réflexion et de discussions !
Emmanuel MAWET