Dans cet éditorial, je m'interroge sur la compréhension réelle des enjeux de souveraineté par l'administration française et nos gouvernants... Si dans le discours, depuis le covid la souveraineté industrielle n'est plus un gros mot et est revenue sur le devant de la scène dans les discours, j'ai voulu vous partager un retour très concret et pratique sur sa non mise en oeuvre dans les faits!
C'est inquiétant et à mettre en parallèle avec les remontrances européennes et des décisions pour le moins en opposition sur cette thématique d'autonomie stratégique...
Depuis la crise covid, la souveraineté industrielle est devenue une évidence. Pourtant la défense de notre souveraineté a été et est encore pour certain vue d’un mauvais œil ! Cependant si dans les discours, elle est revenue sur le devant de la scène, on a du mal à voir les réalisations concrètes de cette prise de conscience ! Ici, je me focaliserait une nouvelle fois sur la souveraineté numérique, et une nouvelle fois on peut se demander si l’état français qui comprend les politiques mais aussi et surtout l’administration prennent réellement à cœur la défense des intérêts des citoyens français ?
Prenons un exemple concret, de données sensibles. Vous souhaitez faire un renouvellement de votre carte d’identité nationale, votre passeport ou votre carte grise. Vous passez donc par l’Agence nationale des titres sécurisés (Lien), et que constatez vous ? Le serveur du site est basé aux US (et donc sous la contrainte des lois extra-territoriales américaines), savoureux non ?
Ainsi que le démontre l’application GeoTool...
Lorsque l’on découvre la triste réalité, on peut se demander s’il y a des personnes qui réfléchissent autrement que sur la base financière uniquement dans le choix de nos hébergements, et de nos infrastructures numériques ? Ce questionnement est d’autant plus inquiétant sur l’existence d’une quelconque souveraineté numérique (mais cela est extrapolable hélas à bien d’autres domaines), lorsque le commissaire européen Thierry Breton tance la France sur sa Loi SREN (Euractiv). Ne parlons pas des initiatives dites de « cloud souverain » en Europe où le fournisseur pressenti serai AWS (Amazon)… On se demande vraiment si au final l’Union Européenne telle qu’elle est devenue sert encore les intérêts de sa population et des états qui la composent, ou si elle sert les intérêts financiers corrompus d’une administration européenne et de ses commissaires, dont la première d’entre-eux continue de prendre des initiatives qui sont hors du cadre défini par les traités européens lui-même, et donc hors du cadre démocratique sans que cela émeuve quiconque, tant que cela va à l’avantage des États-Unis…
En tant que français, je ne peux que trouver ces dérives inquiétantes tant au niveau européen, qu’au niveau national. En effet, paye-t-on des impôts pour avoir un état et des services publics qui délaissent l’intérêt national et jouent contre nos intérêts de citoyens ?
Emmanuel MAWET