Après plusieurs semaines de silence, je reviens vers vous et vous propose cet édito quelque peu désabusé. Si je reste persuadé que la souveraineté (numérique) est un sujet critique pour notre avenir, j'ai l'impression que notre pays marche tel le funambule malhabile sur son fil traversant un précipice, et nous ne pouvons que craindre sa chute!
Bonne lecture!
Dans la semaine qui vient de se passer, il y a deux faits qui de mon point de vue se télescopent, il s’agit tout d’abord de la fin des élections et de la mise en place de la nouvelle Assemblée nationale et la panne « Microsoft ». Quel rapport me direz-vous ?
Commençons par la panne Microsoft (plus précisément Crowdstrike), qui nous l’avons vu, a été mondiale, normal dans une économie mondialisée touchant des compagnies aériennes,des chaînes de magasins, des TV et bien d’autres secteurs encore. Quel est le problème de fond que représente cet incident ? Notre dépendance à des oligopoles (GAFAM) sur le domaine numérique qui contrairement aux messages marketing ne nous rend pas plus fort et plus résilient ! Cet incident démontre de façon flagrante, mais tout le monde s’empressera de l’oublier, qu’être une grande majorité à utiliser un système fait qu’une défaillance (bug) ou un acte malveillant aura un impact plus important sur nos économies.
Quel rapport avec les élections législatives ? Lors des débats et programmes (enfin si on considère qu’il y en a vraiment eu) avez-vous entendu un seul des partis représentés s’intéresser au numérique qui est devenu le socle de notre économie et dont les évolutions futures toucheront et révolutionneront encore plus notre économie (IA, informatique quantique, etc.) ? La réponse est non, bien entendu ! Pourtant ce sont des sujets critiques pour notre avenir, comment envisager notre rapport à la formation avec l’arrivée de l’I.A. ? Comment envisager notre rapport au travail (I.A., robotique, visio etc.) ? Les combats autour du thème des retraites ne devient-il pas caduc compte tenu de ses révolutions qui se profilent ? Je ne parle pas de l’impact culturel que ces technologies provoquent, puisque les outils utilisés majoritairement sont de culture américaine, qui bien qu’apparaissant proche de la culture européenne en est en fait très éloignée…
Le numérique ce sont les données, et je ne sais si nos politiques sont simplement incompétents ou sont sous emprises des intérêts américains, pour les laisser à porter des loix extraterritoriales américaines et leur utilisation contre nos intérêts dans la guerre économique que nous mène les américains... Je ne reviendrait pas dans le détail de ces sujets maintes fois abordés, n’hésitez pas à retourner lire quelques uns de mes articles sur le sujet (www.effisyn-sds.com)
Le sujet fondamental, l’éléphant au milieu de la pièce a été à peine aborder, celui de notre souveraineté, donc vous pensez-bien que la souveraineté numérique est encore moins à l’ordre du jour… Il faut cependant rabacher, et répéter encore, la souveraineté industrielle est clé, produire en France, avoir des brevets en France c’est augmenté notre richesse nationale, n’être que des vendeurs de solutions étrangères ou des prestataires de services utilisant des solutions étrangères, cela n’enrichit que les acteurs économiques étrangers, améliore la richesse des populations des pays concernés et continue par la même de nous appauvrir, chaque défaite économique sur ce chapitre ce sont des déficits supplémentaires pour l’état et des difficultés accrues de financer notre système social.
Compte tenu du cirque actuel que nous montrent notre personnel politique, qui n’est probablement que le reflet de notre propre inconséquence, ou plus exactement la croyance qu’en utilisant toujours les mêmes recettes nous arriveront à un résultat différent… Oui, tous à notre niveau, par nos choix, nos lâchetés ou notre aveuglement nous sommes responsables de cette situation, à laquelle je n’arrive à voir d’issue réjouissante à court terme.