En tant que citoyens vivants dans des pays dits fortement développés, nous nous sommes habitués à un confort de vie qui repose essentiellement sur la technologie qu’elle soit numérique ou industrielle. Je n’aborderais pas ici la question de la pression environnementale que représente un tel modèle, ce n’est pas le propos de cet article.
La conservation ou reconquête de notre souveraineté industrielle et numérique est une thématique qui remporte de plus en plus de succès, ce, dans les discours… Il nous tarde de voir ce volontarisme de communicants de devenir des actes concrets. Pour défendre notre souveraineté, il y a bien entendu plusieurs leviers à activer. Si nous attendons avec impatience l’activation de certains qui permettront une action concrète dès aujourd’hui, il en est d’autre qu’il faut activer rapidement mais dont les effets ne se verront que dans plusieurs dizaines d’années…
L’un de ces leviers d’action indispensable, c’est de remettre place le pilier qui a permis jusqu’à il y a 20-25 ans de fournir à nos industries et nos cabinets d’ingénierie, les scientifiques et ingénieurs qui nous ont permis d’être pendant des années des champions dans nombre de secteurs industriels innovants, y compris et surtout dans le numérique. Avec notamment cette spécificité de produire de grands mathématiciens, pièces essentielles de l’industrie du numérique, l’industrie de l’économie d’aujourd’hui et de demain. Il est bon de rappeler que depuis l’existence de la médaille field (équivalent du Nobel pour les mathématiques), distinction décernée tous les 4 ans depuis 1936, 12 l’on été pour récompenser des mathématiciens français.
Nous ne pouvons donc pas accepter la dégringolade dans les classements PISA, année après année de nos chères têtes blondes. Il est inacceptable de constater que la situation ne cesse de se dégrader, et que la maîtrise des savoirs fondamentaux que sont le langage, les mathématiques, l’histoire et la géographie est dérisoire pour des élèves en entrée de collège. Il est bon de rappeler, que c’est non seulement un handicap futur pour notre économie, mais c’est un état de fait qui va nuire grandement à notre démocratie de façon plus générale.
Il est donc temps de mettre en œuvre le redressement de notre éducation nationale et de retourner aux fondamentaux, dans une approche transpartisane et de long terme, pour enfin avoir une action dans la continuité, qui permettra une réelle évaluation des résultats. Nous ne pouvons pas saboter notre prospérité économique de demain, il s’agit de notre responsabilité pour les générations futures, de leur donner les armes nécessaires à vivre correctement et surtout être en capacité de définir, créer, innover les nouvelles approches et technologies qui nous permettrons de préserver notre qualité de vie tout en prenant en compte l’ensemble des contraintes, notamment environnementales qui vont s’accroître.
Si nous voulons vivre dans un pays dont nous pourrons être fier, et qui permet à chacun d’avoir sa place au sein de la société, il est impératif de remettre l’instruction au centre de notre projet. Sans une population formée de très bon niveau, quelque soit le type de métier, nous ne pourrons avoir ni de souveraineté industrielle, ni numérique, mais surtout notre démocratie finira par être en danger.