La géographie du numérique est comme finalement comme celle des hommes, elle se concentre sur de grands centres, des nœuds importants autour desquels tout s’organise. Comme il y a une demi-douzaine de villes qui font la France, centralisant l’essentiel de la richesse du pays, quelques centres de données supportent la majorité du capital numérique national. Aux métropoles urbaines des hommes correspondent les gros datacenters, car le numérique est lui aussi « métropolisé ». C’est ainsi que logiquement les métropoles humaines se superposent aux numériques, notamment Paris qui concentre nombre de ressources et d’acteurs décisifs de cet univers. Cette concentration du numérique apportent quelques avantages à ses protagonistes, des économies d’échelle, des interactions techniques en un même point entre opérateurs ; mais il y a aussi des désavantages à l’instar de l’explosion du foncier numérique, d’une concentration des risques, de l’emprise de quelques acteurs sur toute une économie…
Pourtant, dans les territoires, parfois à l’écart des métropoles existent des porteurs de solutions innovantes, performantes et accessibles. Certaines ont pour ambition de redonner à nos territoires leur autonomie numérique en matière d’infrastructure de qualité. Ces solutions abordent des aspects de cybersécurité, de déconcentration de la performances et des services sous l’angle d’une souveraineté réelle, et pas seulement marketing, en assumant résolument la défense des intérêts citoyens tout en endossant le rôle d’outil de réaménagement au profit des territoires.
Nous avons été à la rencontre de l’un de ces territoires audacieux, qui portent peut-être en leurs sein l’avenir de notre économie, et d’une souveraineté numérique sous contrôle citoyen. Nous avions précédemment évoqué la commune de Blyes dans l’Ain, la première à avoir développer un « cloud » communal, donc sous contrôle local. Nous y sommes retournés dernièrement, ce 10 mars 2023 après un mois de fonctionnement, un échange a été organisée avec les acteurs municipaux, par KLOUD’ICI et ses partenaires, mais aussi avec le premier client symbolique de ce cloud local, qui a pu constaté où se situait le « microkloud », le domicile physique de ses données, et de ses applications. Il y avait aussi plusieurs autres acteurs économiques et des organisations territoriales pour découvrir l’intérêt que représente une telle infrastructure.
L’équipe municipale a témoigné de son premier retour d’expérience, de posséder désormais un système d’information performant et résilient, alors que la plupart des petites mairies souffrent de sous-équipements et d’une sécurité des données souvent fragile, comme l’actualité nous le rappelle malheureusement. KLOUD’ICI fait aussi profiter la mairie de nouveaux usages. A l’occasion de cette mise en service, un partenariat entre les sociétés KLOUD’ICI et LEXISTEMS spécialiste de l’Intelligence Artificielle a permis de proposer une solution souveraine « du sol au plafond ». LEXISTEMS fournit une intelligence artificielle se présentant comme un moteur de recherche lexical au service d’une relation efficace entre la machine et l’utilisateur. Le gain de productivité est simplement phénoménal comme par exemple pour la recherche de documents clés, le quotidien dans une Mairie.
Par ailleurs la startup KLOUD’ICI intègre la solution de cybersécurité 100% souveraine proposée par SERENICITY qui permet d’anticiper efficacement les menaces. KLOUD’ICI est né en 2021 de la volonté d’offrir une solution d’ cloud décentralisé et relocalisé dans les territoires. La société défend s’appuie sur un scenario qui privilégie le nombre et la démultiplication plutôt que le gigantisme et la centralisation. Nous vivons dans un monde dangereux, il faut pouvoir en cas d’accident industriel ou de cyberattaque, garantir que les utilisateurs récupérerons leurs données et leurs applications rapidement, voire de garantir la continuité constante des activités. « plutôt perdre quelques maisons que la ville entière » surenchérit KLOUD’ICI. Les gros datacenters sont très bien protégés ce sont des forteresses mais l’un d’entre eux vient à tomber cela affecte un nombre considérable d’utilisateurs voire une toute une économie. On ne peut plus compter sur ces seuls datacenters métropolitains, KLOUD’ICI propose une défense en profondeur pour compléter ce qui existe.
La jeune société appuie sa solution sur le microkloud une petite réplique des grands centre de données, de la taille d’un frigo installé chez les clients. Ces derniers deviennent ainsi le cloud de leur territoire, et peuvent inviter les riverains du système à l’utiliser. Ces clients riverains, de deuxième niveau peuvent ainsi y placer leurs données ou leurs applications dans un cadre sous responsabilité citoyenne quand l’installation se trouve en mairie. Par ailleurs KLOUD’ICI propose que les microklouds soient interconnectés entre eux en grappes puis en essaims, ce qui promeut une solidarité structurelle garantissant un maillage résilient et protecteur. Cette solution met ainsi à disposition de nos collectivités, TPE et PME un niveau de performance et de cybersécurité habituellement réservé à des grands groupes.
Par sa démarche KLOUD’ICI confirme l’émergence d’une communauté de la souveraineté numérique française, faites de partenaires qui ont pris l’habitude de chasser en meute, et qui communique cet état d’esprit à leur clientèle, invitée à adopter une solution de partage solidaire du risque, mais aussi de penser au réaménagement des territoires pour favoriser le développement économique, le maintien de l’emploi et des population, grâce à un modèle économique qui fait de l’informatique un centre de profit plutôt que de coût.
Nous souhaitons, ce qui ne devrait pas tarder, que cette initiative de Blyes essaime non seulement au sein de son territoire, mais que cela donne envie à d’autres territoires de la région de les rejoindre. La démarche entreprise par ces acteurs du numérique français, tout en redonnant de la souveraineté à nos territoires, offre des solutions performantes, éthiques, responsables et éco-raisonnées. Un exemple qui je veux le croire fera de nombreux petits !